Seuls : Courts 2' se compose de trois films surréalistes emblématiques. Monsieur Fantômas (Ernst Moerman, 1937), Magritte ou La leçon de choses (Luc de Heusch, 1960) et L'imitation du cinéma (Marcel Mariën, 1959). Cette sélection est une adaptation du premier programme Seuls, organisé par Sabzian en 2017 et projeté au KASKcinema de Gand. Avec Seuls. Moments singuliers de l'histoire du cinéma belge, Sabzian présente au cinéma des programmes de films, en lien avec la mise en ligne de textes uniques sur Sabzian.be. 

Cette première en ligne est gratuite et accessible en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Les films avec dialogues sont toujours sous-titrés en néerlandais, français et anglais. Le programme sera accompagné de textes en plusieurs langues et sera présenté en ligne par Steven Jacobs, historien de l'art spécialisé dans les relations entre l'art et le cinéma.

Programme

Monsieur Fantômas - Ernst Moerman, 1937 , 17’
Magritte ou La leçon de choses - Luc de Heusch, 1960, 15’
L’imitation du cinéma - Marcel Mariën, 1959, 36’

A propos de Seuls : Courts 2’

Ce programme de films se compose de films de trois réalisateurs qui ont joué un rôle important dans le mouvement surréaliste belge. Associé aux surréalistes parisiens, Ernst Moerman a écrit des pièces de théâtre et a réalisé un seul film, Monsieur Fantômas, dans lequel le Maître du crime, en smoking, s'attaque aux bonnes mœurs lors de sa poursuite de la belle Elvire. Ethnologue et cinéaste, Luc de Heusch a réalisé de nombreux portraits d'artistes, dont Magritte ou La leçon de choses, un film sur le peintre surréaliste belge René Magritte, dans lequel les images picturales et cinématographiques interagissent et se contredisent, créant un jeu entre les œuvres d'art et leur mise en scène par le cinéaste. Marcel Mariën, quant à lui, n'était pas seulement un intellectuel aventureux qui fréquentait divers cercles surréalistes, mais aussi un admirateur dévoué, interprète et parfois partenaire artistique de René Magritte. Le film de Mariën, L'imitation du cinéma, suscita une controverse lors de sa sortie en 1959, à cause des images érotiques suggestives associées à l’histoire pseudo-religieuse d’un homme qui conçoit le désir d'être crucifié et vit une aventure avec une prostituée.

Konrad Maquestieau, cinéaste et professeur de cinéma et de zen, a qualifié le cinéma belge d'anticonformiste : “Dans ce pays vit une tradition dans laquelle les individus, complètement indépendants les uns des autres, parviennent à faire des films de la manière la plus idiosyncrasique qui soit. Des films qui ne se conforment à aucune norme, réglementation, école, mode ou théorie. Leurs images sont uniques. La “tradition” est caractérisée par l'indépendance, la diversité, la subjectivité, l'audace, l'inventivité, le culot et la subversion humoristique. Une imagination sans fin est ici centrale.” Seuls s'inscrit dans cette optique ; les projections mettent l'accent sur une culture cinématographique qui résulte de la parente entre des solistes qui explorent les mécanismes de l'imagination.