Une famille italienne en quête d’une vie meilleure vient rejoindre le père, mineur dans le Borinage (Belgique). Cette arrivée est doublée d’un départ imminent, celui de Domenico, autre mineur italien, qui après 17 ans dans la mine ne pense qu’à rentrer dans son village, car le travail se fait de plus en plus rare. Meyer filme avec poésie, et avec une grande maîtrise du cadre, la mélancolie, la misère mais aussi les joies des familles de mineurs : le premier jour des enfants à l'école, les dimanches festifs, les jeux sur les terrils...
Film emblématique du cinéma social belge par son contenu et sa destinée, Déjà s’envole la fleur maigre, qui prend son titre d’un poème de Salvatore Quasimodo, est sans conteste le chef-d’œuvre de Paul Meyer. Demeuré invisible à tort pendant plusieurs décennies, ce film a retrouvé toute sa splendeur grâce à la restauration de la Cinémathèque royale de Belgique.
« Malgré une avalanche de prix, Déjà s’envole la fleur maigre sortit juste quelques jours en Belgique. La revanche n’allait venir qu’en 1994, lorsqu’un distributeur parisien relança le film, sous les bravos unanimes. L’occultation indique, durant de 30 ans, d’une œuvre majeure du cinéma belge est l’une des pires injustices de son histoire. La place manque pour célébrer tant de séquences d’une rare intensité humaine : l’arrivée d’une famille italienne, le jour où un vieil émigré va repartir au pays ; l’initiation d’un apprenti à la mine ; la fête populaire, dans le mélange des langues. Un néoréalisme poignant et beau, sur fond de terrils et de paysages corrodés d’un Borinage à bout de souffle. »
René Michelems