Bruxelles, dans le huis clos d'une salle de classe. À partir d'un manuel datant de la révolution islamique, la réalisatrice apprend à lire et écrire le persan, sa langue d’origine. Au fil des leçons, son professeur lui transmet les rudiments de la langue, porte d'entrée vers l'histoire et la culture iraniennes. Progressivement le didactisme des leçons est détourné en un collage poétique et visuel qui met en jeu la notion de liberté et questionne le sens d'une révolution.
« Si l’histoire politique du pays défile en toile de fond, I comme Iran propose en plus une dimension infiniment poétique. Le dialogue est interrompu par les images du manuel qui défilent sous nos yeux accompagné d’un mot prononcé par l’élève. Une construction visuelle poétique dans l’esprit du Haïku. En même temps, les images de ce manuel datant de la Révolution deviennent de plus en plus pixélisées, jusqu’à en devenir complètement abstraites. Peut-être à l’image de l’Iran de ce professeur qui ne reconnaît plus son pays natal ou de l’élève qui semble à la fois si proche et si loin de ses origines. »
Art Bruxelles
« Ton apprentissage de la lecture est exactement pareil à nos premiers jours de la révolution », répond en écho le professeur. Voir l’Iran depuis les sommets des montagnes équivaut à voir le pays du sommet de sa langue. En persan, le mot « montagne » ressemble à un sentier menant à son sommet. « À présent, je peux me promener librement sur ce sentier », conclut l’élève à la fin de ce beau documentaire. »
Cinergie.be, Serge Meurant
« I comme Iran est un film dont la radicalité est avant tout celle de sa délicatesse – délicatesse des sons de la langue persane, délicatesse des illustrations surannées, délicatesse de la poésie de Hafez ou de Forough, délicatesse de la main de la jeune femme et de sa voix doucement brisée, délicatesse des écarts que Sanaz Azari introduit entre les mots, les sons, les images, et les espaces. Il est le film de la délicatesse résistant à toutes les tyrannies […] »
Laurent de Sutter