Berlin de l'aube à la nuit (Annik Leroy, 1980)
Berlin de l'aube à la nuit
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Le premier long-métrage d’Annik Leroy résonne, dès les premiers plans, comme une pérégrination poétique, une déclaration d’amour mélancolique sous forme de dialogue avec un Berlin révolu.

Berlin de l'aube à la nuit (Annik Leroy, 1980)
Language
Taal
Langue
français, allemand
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
67'
Aspect Ratio
Beeldverhouding
Format d'image
1.33

Dans un Berlin hivernal et gris, une promenade-méditation, une rencontre entre une ville et une cinéaste. Ce film austère et beau se regarde comme on lit un texte poétique: une entrée dans un monde d’images, de sensations, de réflexions. Annik Leroy, qui a une formation de photographe, se rattache ici au courant expérimental tel que le définit Dominique Noguez: celui qui rassemble “tout film où les préoccupations formelles sont au poste de commande.”

Tourné pendant deux hivers consécutifs, il est le portrait d’une ville prise dans la métaphore du froid, de la neige, du vide et de la démolition. Berlin s’appréhende aussi dans et par le mouvement: déambulations de la cinéaste, circulations des trains et des métros, défilé incessant de paysages fracturés et mutilés. Arrêts sur les façades, des usines, des maisons murées. Filmées comme des personnages, les briques témoignent du désastre. Les gens, à l'exception de la silhouette anonyme de la cinéaste, sont rares et apparaissent comme par effraction et par hasard, présences volées d’une vie douloureuse.

Au son, par moments très brefs, il y a la voix off d’Annik Leroy qui introduit et suit le film, des fragments de partitions de Mahler et de Wagner, des brouhahas comme on en entend dans les gares ou dans les bruits de fond des villes. Parfois des voix de personnages que nous ne verrons jamais parlent du séisme de l'hitlérisme ou de la souffrance du peuple allemand pris dans une histoire où il a été bourreau et victime. Mais est là aussi: des bruits d’enfants, venus de cours de récréation, se font entendre.

« Avec ce film, je tente de retracer mon parcours, mon histoire à travers les ruines, les quartiers et les rues de Berlin. J’ai filmé le dialogue qui a eu lieu entre la ville et moi-même, les errances dans les vieux quartiers (Moabit, Kreuzberg, Wedding), des endroits où vous pouvez encore trouver la plupart des traces du passé, ou plutôt ce qu’il en reste. »

Annik Leroy

« Le sentiment de se retrouver à Berlin, un an plus tard, pour mettre fin à une histoire. Rechercher un passé qui n’existe plus ; une émotion dans cette ville qui, plus je marche longtemps, ressemble de plus en plus à une autre, une ville comme une autre … Le zoo de Bahnhof, pour revenir ici, prendre le train pour Paris et tout recommencer. »

Annik Leroy

« Berlin est à l’époque des années quatre-vingt l’endroit d’un tournant pour l’Europe politique et de remise en question pour les nombreux artistes qui s’y réfugient. Quel lieu mieux que Berlin pouvait offrir à la réalisatrice ces images en noir et blanc tournées sur pellicule 16 mm, un support qu’elle ne quittera plus ? La ville devient chez elle un personnage avec lequel elle dialogue, comme les rues dépeuplées de Berlin la nuit, mais tout aussi marquée par l’histoire sinistre de l’Europe centrale au vingtième siècle. »

Daniel De Valck

Language
Taal
Langue
français, allemand
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
67'
Aspect Ratio
Beeldverhouding
Format d'image
1.33
A Film by
Een film van
Un film de
Script
Scenario
Scénario
Annik Leroy
Image
Beeld
Image
Annik Leroy
Sound
Geluid
Son
Alain Marchal, Edith De Witt
Editing
Montage
Montage
Eva Houdova, Daniel De Valck
Production
Productie
Production
Gamma Films, CBA, Eurafi, ZDF