Vers la mer (Annik Leroy, 1999)
Vers la mer
,

Les images en noir et blanc de Leroy voyagent le long des rives du Danube, racontant l’histoire d’une Europe de l’Est désintégrée et dévastée. Un film qui oscille entre le rêve poétique et le récit de voyage historique.

Vers la mer (Annik Leroy, 1999)
Language
Taal
Langue
bulgare, allemand, hongrois, roumain, slovaque
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
87'

Vers la mer d'Annik Leroy peut être vu et entendu comme une élégie et une méditation. Son rythme suit celui du Danube, long fleuve mythique, qui lui seul raconte l'histoire d'une Europe brisée et déchirée qui résonne encore de destruction et de souffrance humaine. À l'instar du fleuve, les images de ce film traversent plusieurs langues et saisons, mais aussi les frontières politiques des jeunes nations issues de la Yougoslavie désintégrée. À chaque frontière franchie, c’est un nouveau monde qui se dévoile.

Pendant plusieurs années, la cinéaste a pris le temps d'aller à la rencontre du fleuve et des personnes qui vivent sur ses rives. La magnifique cinématographie, en 16 mm en noir et blanc qu’affectionne Leroy, nous donne le temps de regarder et d'écouter. Les longs plans de paysages de neige silencieux et de cimes d'arbres bruissantes invitent le spectateur à entendre les anciens souvenirs qui y sont enfouis et le laissent libre de penser, rêver, voyager. Vers la mer s'abandonne à des rivages inconnus, où rien ne se passe et où les bateaux glissent comme des trains. Ce qui ne veut pas dire absence de récit, mais plutôt récit d'une absence, qui se serait volontairement débarrassée de tout souci de récit univoque.

Les personnes que Leroy rencontre s'adressent directement à la caméra et évoquent leur vie par bribes : regrets, souvenirs, inquiétudes. Les paroles ruissellent et se rejoignent en un flux de conscience où les petites histoires se mêlent aux grandes : on y parle des Russes, des Allemands, de l'avant, de l'après, des frontières et de la survie.

« La magie de Vers la mer tient à cette façon de recevoir les bruits, les mots, les paroles de tous les jours et de les inscrire dans les paysages traversés comme autant de bribes d’une mémoire nomade, changeante, fluide comme le Danube lui-même. Survient alors une étrange osmose entre paysages et visages comme si de l’image devenue parole, des mots devenus regards, naissait un acte de dire la vie, les vies, qui est écoute et partage, une invite tranquille au métissage affectif qui dépasse les frontières, ignore la géographie et nous livre ces hommes et ces femmes dans un présent qui a goût de complicité.  »

Philippe Simon

« C’est la magie d’un cinéma fort, personnel et épuré de ses oriflammes. Ce qui me touche encore fortement dans Vers la mer, c’est la musique des langues, la diversité et la douceur des mots, les phrases simples qui relient des gens qui se demandent encore où va et d’où vient le Fleuve, qui prennent encore le temps de la réflexion et à qui le film laisse ce temps.  »

Daniel De Valck

Language
Taal
Langue
bulgare, allemand, hongrois, roumain, slovaque
Subtitles
Ondertitels
Sous-titres
anglais, français
Available
Beschikbaar
Disponible
dans le monde entier
Duration
Duur
Durée
87'
A Film by
Een film van
Un film de
Script
Scenario
Scénario
Annik Leroy, Marie Vermeiren
Image
Beeld
Image
Annik Leroy
Sound
Geluid
Son
Marie Vermeiren
Editing
Montage
Montage
Eva Houdova
Sound Editing
Klankmontage
Montage Son
Otto Lechner, Franz Schuber, Iva Bottova
Sound Mix
Klankmix
Mixage son
Roland Boon
Production
Productie
Production
Cobra Films
Co-production
Coproductie
Coproduction
RTBF Liège, CBA
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