Parti à la recherche d'Akiko, Jean-Noël découvre sa ville, Tokyo l'exotique. Documentaire sur la vie quotidienne à Tokyo, ses nuits chaudes, son théâtre Kabuki, ses danses nostalgiques de Takenokozoku, ses milliers de cadres cravatés, ses geishas, ses mariages à l'occidentale, ses quartiers campagnards. Mais le commentaire, en un décalage délibéré par rapport à l'image, met en question toute l'objectivité du document filmé. La vision ici est inséparable du vécu du jeune réalisateur qui pose sur un peuple et une culture un regard amoureux.
« L'apparition sur l'écran du caméraman et de la preneuse de son relèveraient du narcissisme le plus flagrant si la présence de la femme perçue par l'homme à la camera ne rejaillissait précisément sur la nature même du document filmé. Epris, les auteurs posent unanimement sur un peuple, sur une culture moribonde, un regard amoureux. Ainsi jettent.-t-ils à bas le masque des superficies trompeuses et confortables pour nous dévoiler le mystère organique - une vérité presque humaine... La vision est ici rendue inséparable d'un vécu et toute objectivité mise en question. Mais le vécu est-il un critère absolu? "Toute affirmation implique son contraire", dit la parole bouddhique. Et l'amour n'affirme-t-il pas lui aussi sa propre dérision? »
Benoit Boelens