Pendant longtemps, les premiers habitants de Ma'aloul, un village de Galilée détruit par Israël après la guerre de 1948, n'ont été autorisés à se rendre dans leur ancien village qu'une fois par an, à l'occasion du jour de l'indépendance israélienne. Le film les suit ce jour-là, révélant un monde de souvenirs douloureux et la détermination des villageois à s'accrocher à leur terre ancestrale. Les anciens du village se souviennent de leurs coutumes et propriétés d'antan, tandis que les jeunes se précipitent pour savourer leur héritage interdit. Entre ces scènes, on voit un enseignant dans une salle de classe palestinienne qui explique à ses élèves l'histoire de la Palestine, de l'Holocauste et de la création d'Israël.
« Faire un film sur ou pour la Palestine n’est pas une tâche facile. On est confronté à de nombreux éléments internes et externes de nos multiples histoires : une histoire définie différemment par différents peuples - Israéliens ou Palestiniens, Juifs ou Arabes, Judéo-chrétiens occidentaux ou Musulmans. On est confronté à des machines de guerre commerciales, technologiques, idéologiques et historiques. Nous, citoyens maudits de ce monde sous-développé, de ce tiers-monde de misères, que pouvons-nous faire? Nous devons continuer à produire, créer et lutter pour la vie. Nous devons faire partie des mouvements intellectuels les plus dynamiques et les plus progressistes, qu'ils soient culturels, esthétiques ou philosophiques. Nous devons nous approprier le monde, le prendre en charge. La pensée ne reconnaît pas les frontières, elle est aussi libre que le vent, prête à abandonner toute langue ou région si elle est vaincue par la répression. »
Michel Khleifi