

Des centaines de lettres de convocation judiciaire arrivent dans le bâtiment occupé par la Voix des Sans Papiers. Soigneusement, Kandé et Taslim trient et distribuent les lettres aux occupants qui devront comparaître devant le tribunal. Le jour du procès, tout le monde se présente au fur et à mesure, et dans les couloirs du tribunal, le bruit d’une occupation résonne.
« Leurs films s’accumulent, courts, comme des témoignages qui, les uns à côté des autres, viennent faire récit. Mais parce que leurs images sont parfois tournées dans des noirs et blancs granuleux sans âge, parce que les silhouettes, les lieux qui s’y déploient sont partout et nulle part à la fois, c’est bien plus qu’un témoignage qui se construit là. Ce sont des fragments de réalités échouées jusqu’à nous, suspendues dans un temps infini et qui construisent un récit qui semble n’avoir pas de fin non plus, et se rejouer sans cesse. »
Anne Feuillère / Cinergie
« Si nous suivons ces gens qu’on appelle « immigrés », c’est parce que le combat, l’énergie et l’organisation interne qu’ils nous montrent est une histoire à suivre. Cette collectivité, on croit qu’elle peut gagner et on est prêts à retravailler les films en fonction. Notre tâche, c’est de continuer cette documentation. »
Elie Maissin / Cinéma du réel